Dévoilement de la plaque « Salle Max Lejeune » à l’Hôtel de ville d’Abbeville

Samedi 3 juillet 2021, à l’issue de l’Assemblée générale du « Club MAX » LEJEUNE, Pascal DEMARTHE, maire d’Abbeville et président de l’association a dévoilé, en présence du sous-préfet Philippe FOURNIER-MONTGIEUX et du directeur de l’ONAC de la Somme, Fédéric BUREAU, la plaque dénommant « Salle Max LEJEUNE » la salle des délibérations de l’Hôtel de ville.

Cette dénomination fait suite à la délibération du Conseil municipal d’Abbeville, le 28 septembre 2020.

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Un discours sur la construction de l’Hôtel de ville

À cette occasion, Pascal DEMARTHE a prononcé un discours d’hommage à Max LEJEUNE et est revenu sur le chantier de construction de l’Hôtel de ville d’Abbeville.

Pour en savoir plus sur la construction de l’hôtel de ville d’Abbeville, lire cet article « L’hôtel de ville d’Abbeville. Le symbole de la renaissance d’une ville martyre » par Léo Noyer-Duplaix et Romain Zechser (In Situ, Revue des patrimoines).

Vidéo du dévoilement de la plaque et discours de Pascal Demarthe

Photographies

Jean-Marc Binot, journaliste et historien, biographe de Max Lejeune (à gauche) et Danièle Lejeune, nièce de Max Lejeune (à droite)

Texte du discours de Pascal Demarthe

« Monsieur le sous préfet,

Mesdames et messieurs les élus,

Membres du Conseil municipal,

Monsieur le directeur général des services,

Mesdames et messieurs les membres du Club Max Lejeune,

Mesdames et messieurs,

En vos titres et qualités,

Chers amis,

C’est un réel plaisir pour moi de vous accueillir ici, devant la salle des délibérations de l’Hôtel de ville d’Abbeville, où se réunit le Conseil municipal en temps normal, c’est-à-dire lorsque nous ne sommes pas soumis à la distanciation sociale imposée par les gestes barrières dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.

Et donc, désormais, « salle Max Lejeune », conformément à la délibération adoptée sur ma proposition et à la majorité des présents par le Conseil municipal d’Abbeville, en date du 28 septembre 2020.

En raison de la crise sanitaire, nous n’avons pas pu l’inaugurer plus tôt.

Alors, pourquoi salle Max Lejeune ? Faut-il rappeler à quel point MAX aura marqué de son empreinte la ville d’Abbeville, le département de la Somme et aussi la vie politique française nationale.

Il a été Président du Conseil général de la Somme de 1945 à 1988, maire d’Abbeville de 1947 à 1989, chargé notamment de sa reconstruction ; furtivement président du Conseil régional de Picardie, de 1978 à 1979 ; onze fois ministre Ministre de 1946 à 1959 (ministre des Anciens Combattants, Secrétaire d’État aux Forces armées, ministre du Sahara), parlementaire sans discontinuer, mise à part la suspension liée la Seconde Guerre mondiale, de 1936 à 1995, d’abord comme député de la Somme, de 1936 à 1977, puis comme sénateur, de 1977 à 1995, date à laquelle il ne se représente pas. Il décédera quelques mois plus tard.

Max Lejeune est un enfant du pays de Somme, né à Flesselles en 1909, il grandit à L’Étoile, où son père et instituteur. Il fait ses études à la Sorbonne, puis est élu l’un des plus jeunes députés de l’époque, dans la 1ère circonscription législative de la Somme, à l’âge de 27 ans.

À Abbeville, bien sûr, Max Lejeune a donné son nom à la place centrale, qui dessert l’hôtel de ville. Une salle porte son nom à Garopôle, la grande salle où se réunit le Conseil communautaire, et je remercie d’ailleurs mon prédécesseur pour cette attention.

À Amiens, à l’hôtel des feuillants, siège du Conseil départemental, ex-Conseil général, la salle des délibérations s’appelle également Salle Max Lejeune. Mais ce n’était pas le cas à l’Hôtel de ville d’Abbeville.

Dans l’hôtel de ville, aucune salle ou espace porte le nom de Max Lejeune, et c’est ce fait que j’ai voulu corriger et je remercie le Conseil municipal d’avoir accepté de le faire.

C’est tout à fait symbolique qu’une salle de l’hôtel de ville, et la plus belle et la plus prestigieuse d’entre elles, porte le nom de Max Lejeune car, disons-le comme ça, c’est son Hôtel de ville, symbole de la renaissance d’une ville martyre.

Vous le savez, le 20 mai 1940, la Luftwaffe déversa 5000 bombes sur Abbeville, anéantissant la quasi-totalité du centre ville ancien et ruinant l’hôtel de ville ainsi que son beffroi pluriséculaire, symbole du pouvoir communal.

S’ensuivit alors une longue et complexe période de reconstruction, durant laquelle l’édification du siège du pouvoir communal tint une place prépondérante.

La reconstruction d’Abbeville et de l’hôtel de ville en particulier a fait l’objet d’un long imbroglio politique et architectural, déjà parce que le premier plan est celui des Allemands, dès 1940 et l’Occupation.

Entre 1944 et 1947, de nouveaux projets sont refusés par les municipalités, surtout en raison de son coût. Elu maire, Max Lejeune s’attèle au dossier dès novembre 1947. Le 8 mai 1948, le président de la République Vincent Auriol, vient poser la première pierre de la reconstruction de la ville. Mais dès 1950, la reconstruction piétine, surtout en centre-ville.

Il faut attendre 1953 pour que le Gouvernement donne son feu vert à la reconstruction de l’Hôtel de ville. Mais la mésentente des architectes chargés du projet ralentit encore la concrétisation, et c’est en 1955 que les deux architectes finaux, les frères Gréber, proposent le projet qui verra le jour.

L’équilibre financier est trouvé en 1957 ; et les premières palissades posées en mai 1958. Le chantier s’accélère en 1959, et le 12 juillet 1960 a lieu la réception provisoire des travaux. L’édifice est officiellement inauguré en avril 1961.

Max, tout en veillant à ne pas trop rentrer dans les débats architecturaux entre les Anciens et les Modernes, suit personnellement l’avancement du projet et nous savons qu’il était fier de sa mairie et de son nouveau Beffroi.

Pour cette raison, je suis heureux que la salle des délibérations porte désormais son nom.

Je vous remercie. »

Carton d’invitation